[linux-neuchatel] Ressentie sur la rencontre au Phare

Marc SCHAEFER schaefer at alphanet.ch
Sat Apr 26 12:32:48 CEST 2003


On Sat, Apr 26, 2003 at 12:07:04PM +0200, GELIN Patrick wrote:
> Je souhaite vous faire part de mes impressions suite à la rencontre
> d'hier au soir qui c'est déroulée au cybercafé le Phare. Ce n'est pas un
> compte rendu, c'est juste un ressentie.

C'est dommage, car on pourrait mettre un compte-rendu sur le nouveau
serveur WWW (il y en a déjà pour les 2 premières rencontres).

> Pour ma part je pense qu'on ne peut pas impliquer les end-users qui ne
> le désirent pas dans l'évolution de Linux, même pour des tâches
> 'simples' comme la documentation. Tous les utilisateurs ne désirent pas
> porter cette casquette et il faut respecter ce choix. Si l'on prend par
> exemple le cas d'une secrétaire, on image mal son poste de travail sans
> ordinateur, pour autant on image aussi mal qu'elle puisse s'impliquer
> dans l'évolution technologique du système informatique sur lequel elle
> travail tous les jours. Elle est une utilisatrice de services et cela
> sans contre partie aucune, autre que celle qui consiste à se former sur
> l'utilisation des seuls outils avec lesquels elle s'interface (le
> traitement de texte, le gestionnaire de email, ...).

Tu parles d'élitisme. Je crains fort, justement, que si l'utilisateur
final ne s'implique pas dans Linux ou les logiciels libres d'une manière
ou d'une autre, il ne reste plus qu'une élite pour développer, améliorer
et corriger le système. Cette élite sera forcément déconnectée des
utilisateurs et produira justement ce que tu veux éviter.

Bien sûr, dans le cas d'une secrétaire, c'est plutôt à son entreprise,
en contre-partie de l'utilisation de logiciels libres -- et donc souvent
gratuits -- de participer à l'amélioration: payer du support, annoncer
des problèmes, faire du béta-test, voire dans certains cas financer du
développement.

Linux et les logiciels libres, comme Internet, se sont développés
justement parce que le groupe d'utilisateur n'était pas disjoint du
groupe des développeurs (ou administrateurs dans ta terminologie).

Disjoindre ces deux groupes provoque automatiquement l'avènement d'un
modèle économique basé sur les licences. Comment financer autrement des
projets importants s'il n'y a pas partage et échange ?

C'est mon avis. Je suis particulièrement intéressé à entendre ton avis
sur la façon de financer le support et le développement du libre (en argent
mais aussi en temps!) si 95% des utilisateurs refusaient de lire la
documentation, de transmettre des bugs-reports, ou de changer leurs
habitudes.

On se rend bien compte du problème lorsque l'on regarde la situation
financière de Mandrake, par exemple.

Il est faux de croire qu'une grande partie des développeurs ou des
personnes répondant sur les mailing-lists sont des étudiants ou des
personnes qui donnent de leur temps simplement parce qu'elle aiment le
faire.

Beaucoup de ces bonnes volontés ne seraient pas possibles si Linux -- et
les logiciels libres -- n'étaient pas basés sur l'échange, le partage
et la *coopération*, notamment entre utilisateurs et développeurs, ou
sur un modèle économique juste.

> y avait-il de femme présente ? 0! Comment expliquez vous se faible
> pourcentage ?

Il est clair que Linux a encore, dans le public, une image de
bidouilleur. Je serais plus préoccupé par le fait qu'il n'y avait que
peu de nouvelles têtes hier soir, alors que la première présentation
était, me semble-t-il, grand public.  Même à l'EIN (Espace Informatique
Neuchâtelois), pourtant très grand public, il n'y a que peu de femmes:
il s'agit d'un problème lié à la perception de l'informatique.

En conclusion, je suis d'accord que Linux doit s'ouvrir,
mais en contre-partie, ses nouveaux utilisateurs doivent comprendre
les bases du fonctionnement de la communauté et s'y insérer, sinon ils
détruiront la poule aux oeufs d'or.

Dommage que tu parles déjà de jeter l'éponge, il y a du pain sur la
planche!





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