[linux-neuchatel] politique logicielle du canton

Vincent Guyot guyot.v_linux at bluewin.ch
Tue Feb 10 23:01:08 CET 2004


Le Mardi 10 Février 2004 20:05, Marc SCHAEFER a écrit :

> constater le fait que lors de ces derniers 10 ans la formation en
> technologies UNIX (on ne parle même pas de technologies strictement
> libres ici!) pour les diplômés CFC, ES/ET et HES a été véritablement
> minimale ou inexistante, il est *difficile* de trouver des compétences
> dans ces domaines.

Il est tout aussi anormal que ces écoles ne forment quasi pas leurs étudiants 
sur unix qu'il est anormal que les lycées forcent leurs étudiants à 
n'utiliser que windows.

> En conséquence, les entreprises privées et l'Etat ont parfois raison de
> ne pas se lancer dans des projets à bases de technologies UNIX ou à
> fortiori libres: il manque le personnel qualifié.

Idem pour mac ? Il est aussi interdit de mettre des macs sur le réseau RPN. 
Pourtant, des compétences doivent certainement exister pour mac puisque le 
DIP du canton de Vaud en utilise.

> Mais ce n'est pas tout. Lorsqu'il y a des personnes formées, elles ne
> trouvent que rarement un débouché.
>
> C'est un peu le serpent qui se mord la queue: si personne ne veut du
> libre, il n'y aura pas le tissu économique nécessaire pour offrir des
> solutions libres; si personne n'offre de solutions libres, il n'y aura
> aucune entreprise pour en bénéficier ou risquer de s'y lancer.

En effet. Mais c'est justement le rôle des écoles de ne pas former des gens 
exclusivement sur les critères du marché. C'est pourquoi il est indispensable 
de montrer aux étudiants qu'il existe autre chose que windows.

> Et le petit PC installé dans un coin sous Linux pour rendre une tâche
> pratique et économique ne finance pas le tissu économique pré-cité
> -- et ne donne pas une bonne image de la branche s'il n'est pas
> administré / mis à jour de façon correcte.

Reprenons mac. En interdisant les macs, le RPN a définitivement mis fin à leur 
utilisation dans l'enseignement (dans le canton). On ne commande plus de 
macs. Pourtant, dans le haut du canton, beaucoup de personne étaient capables 
de bien administrer ces machines tout simplement car beaucoup de personnes 
les utilisaient. En supprimant mac aussi on ne finance pas le tissus 
économique local.

> Enfin, je dirai que si l'on gère un nombre conséquent de machines et
> d'utilisateurs aujourd'hui en environnement propriétaire (Microsoft ou
> autre), il est clair que vu l'instabilité et la vulnérabilité de la
> solution existante on ne cherche pas forcément à attribuer de nouvelles
> tâches ou de nouvelles compétences -- fussent-elles intéressantes et
> d'avenir -- à son personnel. 

Une question bête : est-il vraiment nécessaire (dans l'enseignement) de gérer 
un nombre conséquent de machines ? Que nous apporte la gestion centralisée à 
Neuchâtel des comptes du lycée Blaise Cendrars ? Que nous apporte la gestion 
centralisée à neuchâtel des imprimantes du lycée ? En partageant les 
responsabilités avec des personnes du lycée, en leur permettant de gérer de 
petits serveurs eux-même, en leur permettant d'acquérir des compétences pour 
le faire, en leur permettant de diversifier leur ressources informatiques, ne 
gagnerait-on pas tant du point de vue de la charge des responsablités qui 
conduit à ne choisir que des solutions propriétaires que du point de vue des 
compétences qui, semble-t-il font défaut. En d'autre termes, la structure 
centralisée du réseau, voulue par les dirigants du RPN, n'est-elle pas 
justement, par l'énormité des responsabilités qu'elle implique, génératrice 
d'une politique sécuritaire pro-windows ? Le regain d'intérêt des collègues 
compétents en informatique pour la philosophie ("je m'en fous") accentuant 
aussi les tensions entre les prof et les informaticiens parce que les 
premiers on l'impression d'être dépossédé de leur outil de travail et les 
seconds celle de devenir les seuls responsables de tous les problèmes, n'y 
gagnerait-on pas en sérénité, tout simplement par le dialogue et le partage 
des compétences.

> Et il faut se rappeler qu'une solution
> équivalent en libre -- si elle existe -- comporte également un nombre de
> problèmes considérables (tout le monde ne se satisfait pas de logiciels
> simples et fiables!).

Actuellement, sur les ordi. du RPN, on doit se satisfaire de MSOffice ou 
OpenOffice qui est tolérée ("mais bon on vous l'a donné, alors soyez contents 
et taisez-vous à l'avenir"). Les besoins de l'enseignement pourraient être 
bien plus pointus, mais pour des raison de sécurité (pour éviter "le cahos") 
on ne peut pas vraiment installer autre chose.

> Le fait que le SIT exige un anti-virus sur la Red Hat du projet du RPN
> (plutôt que des politiques de mise à jour, une liste des logiciels
> installés, des procédures de changement de configuration système, etc)
> est symptomatique de la façon de penser dans ces cercles, façon
> de penser qui a été forgée par des années de problèmes et de
> `work-around' dans le milieu propriétaire.

Un exemple typique. Personne à ma connaissance au lycée Blaise Cendrars n'a 
été officiellement informé de ce projet. On a souvent dit et redit notre 
intérêt pour linux. Pourtant, les responsables du RPN, n'en ont pas discuté 
avec les enseignants. Ne serait-ce que pour les informer si ce n'est pour 
qu'ils puissent dire ce qu'ils en pensent.

Il faut reconnaitre que bien souvent j'ai l'impression que l'informatique 
n'est pas un outil au service de l'enseignement, mais qu'au contraire, c'est 
l'enseignement qui est au service de l'informatique.

> A mon avis, il faut simplement attendre que les solutions actuelles
> implosent, puis proposer des solutions adaptées aux utilisateurs,
> reposant sur des logiciels d'une complexité inférieure.

Combien de millions aura-t-on dépensé d'ici là ?
-- 
Vincent Guyot
Enseignant (physique)
Lycée Blaise Cendrars
guyot.v_linux at bluewin.ch





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