[linux-neuchatel] Économies canton de Neuchâtel

Marc SCHAEFER schaefer at alphanet.ch
Wed Nov 25 19:55:24 CET 2015


On Wed, Nov 25, 2015 at 02:09:02PM +0100, Claude wrote:
> l'on ne réfléchit même pas aux centaines de milliers de francs
> dépensés chaque année pour des licences logicielles alors qu'il
> existe des alternatives libres ?

Pour me positionner clairement, il faudrait déterminer combien le fait
que l'informatique du canton soit en grande partie propriétaire coûte
vraiment (quelques centaines de milliers de francs c'est peu par rapport
aux coupes décidées) par rapport à une exploitation en libre, et
quelles avantages ou inconvénients cela créerait pour l'économie
locale, par exemple.

Suivant les sources on parle de plusieurs millions d'économie et de
transferts financiers à l'économie locale, donc des impôts en plus,
ou aucune économie, voire un coût supplémentaire et une perte de
compétitivité.

L'expérience de la Ville de Munich ou celles d'Extremadura, ou peut-être,
partiellement, celles de Genève, pourraient être utiles.  J'ai participé
en 2000-2001 à un projet pilote du canton de Soleure, malheureusement ils
sont revenus en arrière en 2007, je crois suite à un changement à la
tête de l'office cantonal de l'informatique.  En résumé, les expériences
du libre ne sont pas toujours réussies. Quand elles semblent l'être
(Munich), il y a du lobbying externe qui peut parfois mener à
un retour en arrière, au moins partiel.

Les positions des "informaticiens techniques" et des gestionnaires sont
aussi souvent irréconciliables: les logiciels libres ont tendance à
transférer du budget des investissements vers le budget de
fonctionnement (salaires). Lorsque j'étais 100% indépendant, on m'a
parfois reproché un mauvais ratio investissement/salaires (pour faire
simple: matériel trop bon marché, services trop cher: normal pour une
entreprise basée uniquement service). Même si cela coûte la même
chose ou moins cher, c'est plus facile d'amortir des investissements
que de payer des salaires.

La situation n'a pas beaucoup changé entre 1995 (mes débuts de logiciel
libre en entreprise) et aujourd'hui, en fait, à mon avis. On est toujours
dans l'"alternatif".  Android a certes rendu Linux très visible, mais
finalement n'est pas vraiment du logiciel libre et a donc rendu un
mauvais service à la cause.

Un autre reproche que l'on entend souvent c'est que les entreprises du
libre sont trop petites. Les acteurs généraux du marché de l'informatique
sont de taille beaucoup plus grande. Des fédérations d'entreprises du
libre ont été tentées, sans grand succès à ma connaissance.

En plus, il semble que les politiciens soient fermés globalement
aux logiciels libres, pourquoi je ne le sais pas. L'informatique
est souvent considéré comme un secteur à part qui n'amène pas de
décisions stratégiques de la part des politiques car toutes les
décisions semble découler d'autres décisions.

Il ne faut toutefois pas perdre espoir: certains logiciels cantonaux sont
exploités dans des modèles proches du logiciel libre ou sont au moins
basés partiellement sur du libre (SATAC par exemple). La mise en
commun de ces ressources diminue la facture globale que les cantons
doivent payer.

En particulier les solutions de développement `orientées Web et mobiles'
sont souvent libres, ou au moins ouvertes. Mais il est clair que lorsque
c'est le SIEN qui prend les affaires en main, le libre est rarement considéré.
La direction de ce service en est responsable.  Le CEG (informatique
des villes) est souvent plus flexible pour des raisons historiques
(UNIX y était très présent).

Je signale également que je n'ai pas d'informations sur les pratiques
cantonales depuis quelques années, je pourrais être hors sujet, la situation
a pu évoluer largement.

La FSFE section suisse a apparemment demandé à divers parlementaires
fédéraux leurs posititions sur divers sujets, peut-être cela pourrait-il
être utilisé localement? 

  - Our Swiss team organised the freedomvote.ch campaign together with /ch/open.
    Candidates were asked about their positions on different IT topics. Now it
    can be used to contact the candidates who used the tool.

Source: FSF Europe mailing-list

> Ne serait-ce pas l'occasion de prendre position publiquement sur
> cette question ?

A quel titre ?  linux-neuchâtel n'est pas une association.

Il y a des années (2001), j'avais participé à la prise de position
de /ch/open contre le vote électronique NE.  Nous n'avions jamais
obtenu de réponse de l'administration: toutefois nous avions pu
exprimer notre avis lors d'une séance publique d'information et
être traités par un certain chef de service cantonal de `rétrogrades
vivant au Moyen-Âge' :)

Donc, je dirais "pourquoi pas", mais il ne faut pas s'attendre à des
changements magiques.





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