[linux-neuchatel] Économies canton de Neuchâtel

Claude claude at 2xlibre.net
Thu Nov 26 09:29:11 CET 2015


Le 25. 11. 15 19:55, Marc SCHAEFER a écrit :
> On Wed, Nov 25, 2015 at 02:09:02PM +0100, Claude wrote:
>> l'on ne réfléchit même pas aux centaines de milliers de francs
>> dépensés chaque année pour des licences logicielles alors qu'il
>> existe des alternatives libres ?
>
> Pour me positionner clairement, il faudrait déterminer combien le fait
> que l'informatique du canton soit en grande partie propriétaire coûte
> vraiment (quelques centaines de milliers de francs c'est peu par rapport
> aux coupes décidées) par rapport à une exploitation en libre, et
> quelles avantages ou inconvénients cela créerait pour l'économie
> locale, par exemple.
>
> Suivant les sources on parle de plusieurs millions d'économie et de
> transferts financiers à l'économie locale, donc des impôts en plus,
> ou aucune économie, voire un coût supplémentaire et une perte de
> compétitivité.

Il est clair qu'on peut se battre à coup d'études, et on voit bien dans 
d'autres industries que l'on fait dire ce qu'on veut à une étude pourvu 
qu'on y mette le prix.
Pour ma part, même si le coût global était plus élevé (ce dont je doute 
fort), je préfère dépenser 150'000.- dans l'économie locale que 
100'000.- qui partiront au loin (souvent aux US). Et je pense qu'un 
politicien peut tout à fait entendre cet argument. Il y a bien sûr un 
coup du changement indéniable, mais il doit être évalué à la mesure des 
économies futures.

> L'expérience de la Ville de Munich ou celles d'Extremadura, ou peut-être,
> partiellement, celles de Genève, pourraient être utiles.  J'ai participé
> en 2000-2001 à un projet pilote du canton de Soleure, malheureusement ils
> sont revenus en arrière en 2007, je crois suite à un changement à la
> tête de l'office cantonal de l'informatique.  En résumé, les expériences
> du libre ne sont pas toujours réussies. Quand elles semblent l'être
> (Munich), il y a du lobbying externe qui peut parfois mener à
> un retour en arrière, au moins partiel.

Une migration, quelle qu'elle soit est un projet délicat à mener. Mais 
je n'ai entendu nulle part jusqu'à aujourd'hui qu'un projet soit revenu 
en arrière pour des raisons de coût. Souvent, il s'agit plutôt de 
résultats de lobbying ou de préférences personnelles de dirigeants.

> Les positions des "informaticiens techniques" et des gestionnaires sont
> aussi souvent irréconciliables: les logiciels libres ont tendance à
> transférer du budget des investissements vers le budget de
> fonctionnement (salaires). Lorsque j'étais 100% indépendant, on m'a
> parfois reproché un mauvais ratio investissement/salaires (pour faire
> simple: matériel trop bon marché, services trop cher: normal pour une
> entreprise basée uniquement service). Même si cela coûte la même
> chose ou moins cher, c'est plus facile d'amortir des investissements
> que de payer des salaires.

Oui, j'ai aussi constaté cela. Mais à mon avis, c'est plus un défaut de 
fonctionnement de certains systèmes financiers que d'un problème réel, 
dans le sens où au final, le contribuable peut très bien être perdant 
dans un système où les investissements sont favorisés.

> La situation n'a pas beaucoup changé entre 1995 (mes débuts de logiciel
> libre en entreprise) et aujourd'hui, en fait, à mon avis. On est toujours
> dans l'"alternatif".  Android a certes rendu Linux très visible, mais
> finalement n'est pas vraiment du logiciel libre et a donc rendu un
> mauvais service à la cause.

Je ne suis pas tout à fait d'accord. Par rapport à cette époque, on a 
maintenant des cas concrets où des grosses migrations ont eu lieu et où 
les économies sont réelles (gendarmerie française par ex.).

> Un autre reproche que l'on entend souvent c'est que les entreprises du
> libre sont trop petites. Les acteurs généraux du marché de l'informatique
> sont de taille beaucoup plus grande. Des fédérations d'entreprises du
> libre ont été tentées, sans grand succès à ma connaissance.

Aujourd'hui, même des grosses entreprises de service informatique 
"traditionnnelles" font du libre. Du moment qu'il y a un marché et qu'on 
paie pour un service, n'importe quelle entreprise peut investir des 
connaissances, que le produit soit libre ou propriétaire. Lance un appel 
d'offres avec la condition d'un code libre, et tu verras que tu recevras 
des offres de grosses boîtes.
D'autre part, la taille de l'entreprise de service perd son importance 
lorsqu'on travaille avec des briques libres (je sais, ce n'est pas 
facile à faire comprendre).

> En plus, il semble que les politiciens soient fermés globalement
> aux logiciels libres, pourquoi je ne le sais pas. L'informatique
> est souvent considéré comme un secteur à part qui n'amène pas de
> décisions stratégiques de la part des politiques car toutes les
> décisions semble découler d'autres décisions.

Pourquoi les politiciens seraient fermés à Neuchâtel et pas à Berne ?

http://www.durabilite-numerique.ch/2015/11/la-capitale-federale-teste-le-desktop-linux-le-legislatif-de-la-ville-de-berne-veut-une-strategie-dindependance-a-legard-de-microsoft/


> Il ne faut toutefois pas perdre espoir: certains logiciels cantonaux sont
> exploités dans des modèles proches du logiciel libre ou sont au moins
> basés partiellement sur du libre (SATAC par exemple). La mise en
> commun de ces ressources diminue la facture globale que les cantons
> doivent payer.
>
> En particulier les solutions de développement `orientées Web et mobiles'
> sont souvent libres, ou au moins ouvertes. Mais il est clair que lorsque
> c'est le SIEN qui prend les affaires en main, le libre est rarement considéré.
> La direction de ce service en est responsable.  Le CEG (informatique
> des villes) est souvent plus flexible pour des raisons historiques
> (UNIX y était très présent).

C'est ce qu'on a tous constaté. Mais est-ce vraiment une fatalité ?

> Je signale également que je n'ai pas d'informations sur les pratiques
> cantonales depuis quelques années, je pourrais être hors sujet, la situation
> a pu évoluer largement.

Non pas largement. Il y a certaines ouvertures au niveau serveur, mais 
ça reste relativement confidentiel.

> La FSFE section suisse a apparemment demandé à divers parlementaires
> fédéraux leurs posititions sur divers sujets, peut-être cela pourrait-il
> être utilisé localement?
>
>    - Our Swiss team organised the freedomvote.ch campaign together with /ch/open.
>      Candidates were asked about their positions on different IT topics. Now it
>      can be used to contact the candidates who used the tool.
>
> Source: FSF Europe mailing-list
>
>> Ne serait-ce pas l'occasion de prendre position publiquement sur
>> cette question ?
>
> A quel titre ?  linux-neuchâtel n'est pas une association.

Au minimum, une simple lettre ouverte d'un groupe de citoyens peut faire 
un peu d'effet. Ne rien dire, c'est accepter le statu quo.

> Il y a des années (2001), j'avais participé à la prise de position
> de /ch/open contre le vote électronique NE.  Nous n'avions jamais
> obtenu de réponse de l'administration: toutefois nous avions pu
> exprimer notre avis lors d'une séance publique d'information et
> être traités par un certain chef de service cantonal de `rétrogrades
> vivant au Moyen-Âge' :)
>
> Donc, je dirais "pourquoi pas", mais il ne faut pas s'attendre à des
> changements magiques.

Le but de mon message était de prendre la température. Pas très haute à 
ce que je vois :-)

Merci pour ta réponse étayée.

Claude
-- 
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